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Noémie Pannetier, un tour du monde en solitaire

Jactiv.ouest-france  - Publié le 27 septembre 2016 à 10h15 - Consulter l'article en ligne

Quelles ont été les principals étapes de votre voyage ?  

Lors de mon Tour du Monde en solitaire j'ai pris dans un premier temps un billet simple pour la Thaïlande. Le reste des billets ont été pris la veille pour le lendemain au gré des rencontres et des imprévus. J'ai beaucoup aimé cette liberté de pouvoir changer mes plans au dernier moment, suite à une rencontre ou une lecture. J'ai visité une bonne partie de l'Asie du Sud-Est (Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge, Malaisie, Singapour, Philippines, Indonésie). Je me suis ensuite dirigée vers Australie puis le pacifique avec la Nouvelle-Calédonie et l'archipel du Vanuatu. J'ai repris la route vers le Nord direction le Népal pour réaliser des treks. La fin de mon voyage s'est clôturée au Brésil tout en couleur au mois de Février pendant le carnaval. Que rêver de mieux que fêter son voyage dans les  Blocos de rua" de Rio de Janeiro ?

Master de Droit en poche, Noémie Pannetier a tout quitté. Elle est partie courir le monde pour se découvrir. Entretien.

Quels ont été les moments forts?

Mes moments forts? J'en ai eu tellement. Mais si je devais choisir ce serait naturellement mes 3 mois passés dans les tribus de Vanuatu. Mon immersion au sein des villages Ni-Van au sein des familles était extraordinaire et c'était de loin la plus belle expérience de ma vie.

Mon autre moment fort a été le feu d'artifice à Sydney. J'en rêvais depuis petite. C'était tout juste magique ! J'ai également beaucoup apprécié ma rencontre à Bali avec un maître spirituel; ce fut un moment très intense.

Un autre moment qui me vient à l'esprit c'est ma rencontre avec des orphelins dans un village de Lombok (île près de Bali). C'était une rencontre était touchante, cela m'a bouleversé. Les enfants étaient livrés à eux même car ils avaient perdus leurs parents suite à un tsunami qui avait tout emporté derrière lui.

Pour finir, j'ai été très touchée par une rencontre sur une route de Birmanie. Il y avait des femmes qui portaient des pierres sur la tête et faisaient en sorte que la route soit propre à l'usage. Je me suis arrêtée pour leur parler et leur offrir savon et shampoing. L'une d'entre elle était si heureuse qu'elle ne put s'empêcher de m'offrir le seul bijou qu'elle avait au doigt : une bague. Cet épisode de mon voyage a été déterminant. J'ai réalisé que ce sont très souvent les gens qui ont le moins qui donnent le plus. Je ne pouvais refuser son présent car elle y tenait vraiment beaucoup ! Que de beaux souvenirs.

Dans vos rencontres, qu'est-ce qui vous a le plus marqué?

Ce qui m'a le plus marqué c'était l'ouverture d'esprit de certaines personnes. J'avais parfois l'impression de faire partie de la famille des Vanuatans et d'être l'une d'entre eux. Des fois il ne faisait même pas attention à moi tellement l'immersion était présente. Je faisais les même tâches qu'eux, je mangeais les même aliments qu'eux, je dormais dans les même huttes qu'eux. Ce type d'expérience était un rêve d'enfant et si c'était à refaire je foncerais la tête baissée.  

Ce qui m'a marqué également ce sont les liens qui peuvent se tisser avec les gens lorsqu'on est loin de nos proches. Les rencontres ont été pour moi essentielles. Je ne pouvais pas vivre mon voyage sans interactions sociales. Je suis comme ça, j'aime le contact avec les gens et c’est auprès d'eux que je me construis et que j'apprends.  La solidarité entre voyageurs, et des locaux envers les voyageurs m'a beaucoup touchée également. A maintes reprises j'ai été aidé et encouragée par des locaux et voyageurs sur ma route. Lorsque j'étais dans le besoin (suite au vol notamment de tous mes papiers, argent, carte de crédit, etc.), les voyageurs n'ont pas hésité une seconde à se cotiser pour me payer une chambre d'hôtel, le temps que ma situation s'arrange. Je ne connaissais même pas ces personnes ! Tout cela m'a énormément marqué.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées?

J'ai rencontré pas mal de difficultés durant le périple. Ces dernières m'ont forgée et ont fait la femme que je suis aujourd'hui.  Pour citer quelques exemples: lors d'une sortie aux temples de Sukhothai en Thaïlande, un moment d’inattention a suffi pour me faire voler toutes mes affaires personnelles (argent, carte bancaire, passeport, etc.). Je me souviens avoir pleuré à chaudes larmes ce jour, car toute ma famille souhaitait que je rentre alors que j'étais dans le premier mois de mon Tour du Monde. Pour eux c'était un signe clair que je devais tout arrêter. Mais pour moi c'était tout le contraire ! J'étais bien décidée à continuer et à ne jamais abandonner sauf en cas de problème physique grave. J'ai donc continué et je ne regretterai  jamais mon choix ce jour-là.  

Une autre difficulté rencontrée a été la maladie. Je suis partie sans vaccins ni traitement anti-palu. A cette époque je ne me rendais pas bien compte du danger. Je suis tombée malade dans les tribus en pleine jungle Vanuataise au milieu de l'océan pacifique. Mes articulations ont été sérieusement atteintes pendant un mois avec un mal de tête qui n'en finissait pas.

A faire trop confiance aux gens, il arriva ce qui devait arriver. Une jeune femme se faisant passer pour une amie a profité d'un moment d’inattention, pour prendre mes numéros de carte bancaire et me voler 3600 euros sur mon compte bancaire. Par pitié faites attention à vos affaires personnelles, ne faites pas comme moi.  Une autre difficulté, qui peut parfois se présenter à l'autre bout du Monde c'est de se faire avaler sa carte bancaire sans raison par les distributeurs. Je n'avais pas pensé à cette époque à prendre une carte bancaire en plus au cas où, j'aurais peut-être dû :)

Comment avez-vous financé votre voyage?

J'ai financé la moitié de mon voyage en vendant mes biens matériels (voiture, meubles, piano, etc.) et en utilisant mes économies. L'autre moitié m'a été gracieusement offerte par ma famille que je ne remercierai jamais assez pour leur geste. J'ai également travaillé durant le périple notamment au Vanuatu (je faisais la plonge) et en Australie à Melbourne dans un restaurant grec.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui aimeraient partir?

TOUT EST POSSIBLE. Ce crédo est mon hymne de vie. Je suis persuadée que lorsqu'on souhaite une chose au plus profond de son cœur, elle va se concrétiser. Il suffit d'y croire dur comme fer, c'est la première condition ; mais également d'agir dans la réalité comme si on était certain qu'elle arrive. Ainsi la vie est un immense buffet, il suffit de se servir.

Je vous dis cela car ma vie est faite de surprise et je pense sincèrement que tout mais absolument tout est possible.

Avant de partir, si vous aviez su, vous auriez...?

Si j'avais su, j'aurais prévu des comprimés pour le paludisme et une carte bancaire de rechange.  Tout le reste malgré les déboires a été formateur. Je n'en retiens que du positif.

Quels sont vos prochains projets?

Je vis actuellement en Zambie (Afrique) pour le travail. Mon prochain voyage sera dans quelques jours en France voir la famille et pour la sortie de mon livre "Immersion en Terres Lointaines - les aventures insolites d'une voyageuse ordinaire".  

Mi-Octobre c'est le grand départ pour un road trip en 4x4 avec tente sur le toit en Afrique du Sud. J’avais déjà tenté l'expérience en Zambie, en Namibie et au Botswana il y a un an de cela et je n’ai pas été déçue de ce mode de voyage en communion avec la nature environnante.

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